louVainlaneuVe

JOURNAL D'ÉMOIS

lundi 22 novembre 2021

cadran surréaliste


 photo Nina louVe

.te prendrais bien quelques minutes de ce cadran surréaliste.

une minute    

          qui née vierge

             ferait tranquille et discrète son entrée

               dans l’temps d’le dire

 

une tournée qui tue l’Avent

des journées complètes

à blézimarder tous les vendredis fous

les vendredis noirs frits

les pré et post niaiseries

de c’te folie dans les magasins

ces marchands de pacotilles qui nous tonitruent leurs pubs

vantant leurs soldes pendant des semaines durant

ils font danser l’anse du panier

 

          .te prendrais encore quelques minutes de ce cadran surréaliste.

un soupir /un jaculatoire/ une pause/ un silence

une minute

qui faite fée, fait fi du farlassement

devient ballerine animée de chorégraphiées cadences


une minute

qui   h é s i t e   

          entre en trombe

l'autre qui tombe de l'aiguille des secondes

te prendrais une heure complète qui s'enfonce

dans la chair d’une orange mouillée et le plaisir d’un son de gorge

un sourire qui dessine un mot tel une étoile

et plus, encore deux autres décennies de désirs à lier sur des livres

paumes lovées à inventer des dédicaces

pandiculer dans des draps de toi-moi

nous témoins de la langueur de lire

dans des effluves de lavande, de sauge de sapin et de cèdres

une année lumineuse de minutes

 qui

 naissent

 tranquillement 

muettes et souriantes

puis virent faire la tournée

d'une journée qui meurt à l’envers

 

.te prendrais un peu plus ce compte-temps surréaliste.

un soupir /un jaculatoire/ une pause/ un silence

et rebelote grand battement, fouetté en attitude

une minute née

qui faite fée fait fi du bruit de la mort

hôte, elle chanceuse danseuse

répète ses sauts de biche

belle ballerine sans tutu

qui n’h é s i t e entre flic-flac et entrechat de quatre

à la fois femme soleil et homme lion

temps de flèche, temps lié, temps levé

pas de deux, grand jeté

des pirouettes et des gargouillades

elle termine avec une sissonne arabesque

ce pied de nez à la faucheuse

 

c’est bien, car ce cadran surréaliste

il prend les muses et les silences

pour des épices et des cadences

on en prendra bien d’autres dimanches

pour écrire une partition de pas de danse

 


lundi 6 septembre 2021

Sept à Table




Elles étaient sept à table. C’était l’automne et la pluie battait la cadence sur le toit de tôle. Tôle grise et rousse, bosselée, cornée comme un livre refermé sur le liseur. Dehors, concert rural de grillons mâles, en fa majeur ! Opus étrange de brume mouillée. Éclairs en vue. Orchestre, discordant, dissonant. Chœur affolé, criard, plaintif, discontinu. Signé et mis en scène par les geais bleus face aux félins rôdeurs sous les cèdres. Insectes mourants dans la lumière d’une lampe à l’huile. Moustiques, cigales, énormes frelons. Douleur. Piqûre qui perdure. Tonnerre qui jase. Tonnerre qui, brute, interrompt la science du silence. Même les animaux iraient se cacher.

Même le souper de fête se débaptiserait de son titre d’amuseur. Sept femmes, assises, debout, dansant, faisant ces grands gestes de joie. Sept, armées de fourchettes, dégorgées des devoirs, bien, à l’abri de ce déluge automnal.

À chaque bourrasque, un très vieux chêne racoleur frôlait comme intrus la vitre du salon. Ça les amusait d’imaginer qu’un revenant les espionnait pendant qu’elles découpaient l’animal dans l’assiette. La nuit s’en venait leur dire des secrets catastrophe. L’indicible parlerait. Mais ça, elles ne le savaient pas. Ni déjà ni encore…

Sept belles assises jouant à trinquer.
Brindar ! Şerefe! AUF Ihre Gesundheit!! Santé !

Pourtant, je vous assure, il n’y avait pas plus vrai que leurs sourires.

Qui est le monstre ? L’oubli ou le si lent souvenir

Un simple rendez-vous gastronomique, affectueux, où délices de dire s’emmêlent avec les sucs salés des viandes rôties. Elles saignent encore ! Du vin pour toutes. De l’eau dehors de l’eau dedans. Une pluie, un orage, une montagne sous néon ciel.

Sept femmes armées, 
aimées, aimantes, jolies mères, ex-filles, là, ensemble, réunies par l’amitié, vivantes et vraies.

À table dit l’hôte ! Passons joyeusement aux aveux. Puisque nous avons mangé toute la viande et les fromages. Qu’il reste le dessert.

Un café, un thé ? Bon. Puisqu’il faut se connaître plus et que les bouches sont pleines. Puisque de ce cas, de ce sujet grave nous n’avons jamais discuté… Toi M, parle la première. Moi ? (silence) Euh… Oui. Quoi !!!! Non. Pas ça. Pas ça pour toi. C’est horrible ! Qui !? Toi… aussi ? Toi ? Toi ? Toi!!?? T..oi ? 

Une seule de nous, juste –une- de ces femmes à table disait n'avoir jamais été violée ou abusée durant son enfance mais... toutes savions qu'elle mentait.

samedi 28 août 2021


 photo Nina louve, Tadoussac juin 2021

mercredi 18 août 2021

extrait du recueil Hakika Wadaan


 Photo Nina louVe, Street Art,  Montréal 2021


IV 

 

Petit COMA miGnon, post-coït

 

 

 

     Ton petit coma mignon provoqué par le bégaiement de nos gestes m’aura permise de filer en frousse. Boom! Une bombe est passée sur tes flancs baby fuck. Love is not a word On-lit. IT’Z A world of fictives real futures memories. AH ! Ouïr. Coïre. Mouïr, âme mmmmour. C’est une féroce qui tire et qui pousse. Et on s’en passerait !? Je coche Oui. Amour toujours, est le crime parfait qui tonitrue le maintenant !

 

Tu dormais Joseph, bel Édouard. Ma salive et nos sucs sur tes lèvres. Vite ! Vive, fuir la cabane blanche et rouge. Parce que, j’ai peur Édouard, Eddy beau, peurrrrrrr comme un animal traqué. OuaH ! Ça pue les promesses à l’envers. Ça sent le lourd et pénible effort. Le contre-dit, l’outre - passé. Le passant mort. Ça pue les stops aux arêtes dans la gorge. Un relent brut pire que trois moufettes réunies.

 

Et puis ça : les « pourquois » « pars pas » « je crève » !

 

Je ne peux pas t’aimer Sÿrenn

 

Épuisant !!!! Je voulais l’intègre sous mes pas, pas la vérité obliquée par l’adroite réplique.

 

Je ne peux pas t’aimer Sÿrenn, je bois.

 

Pathos arithmétique. GrRrr ! Tu as soif (!?) je n’ai plus faim.

J’ai mal au cœur.

 

Je vais nager que j’me suis dit, dans mon silence préféré. Moi, - je t’aime - espèce de guitariste à la menthe, de sculpteur de labyrinthe en bois d’sapin. Ce Je t’aime Profites-en Édouard, bon Joseph, car c’est pendant que tu dors bin dur,  que je le dis. Ta p’tite Sÿrenn de joie, est joie, et, coquine sans malice elle cache les mots les plus doux dans sa fête.

 

Na ! Vlan. Je te plais et tu m’appelles. Je venais.

 

C’était bon comme les algues et les débris d’orage qu’on faisait brûler sur la grève, bon comme tes mains vivantes sur ta guitare, comme mes chants d’Église sans fausse note dans ma cachette, bon comme nos couchers, ivres d’audace sous le soleil. Là ne suffisait-il pas ?

 

Kchuuuuuchsss ! Kchuuuuuchsss ! L’océan qui tempête ne me mate pas, il m’attire, comme une promesse d’éternels plaisirs. Si je pouvais respirer dans l’eau… tu n’oserais pas venir me chercher j’espère… !?

 

Je t’en veux. Rien qu’un peu. Pas beaucoup. Juste assez. J’aurais pu RESTER. T’épauler et t’insuffler ma force de vivre. Toute la sagesse te hantait déjà ? Un brin de faix un brin de faux ! Gaspésien de longs bonheurs ! Je ne savais pas, (pardon), qu’une seule phrase peut pousser à la Fin de la Faim…

 

 

 

 

V

 

Avertissement : on tombe dans l’joual icitte

 

 

 

     Tu t’amènes belle bête. J’ai la tête dans les vagues, je me mouille jusqu’à la moelle. J’ai pas vingt ans encore la première fois que tu m’surprends dans ma cachette. Terrée là, confortable entre deux rocs deux beaux caps bien aiguisés, sculptés par le temps. Par tous les autres siècles et les restes d’ouragans. Je suis muette mais pas sourde et… toi t’arrives. Toi toé twa, comme on voudra, TOI : Joseph-Édouard Cap-aux-Os man ! Celui avec qui le village au grand complet aime rire jusqu’à la crampe, aime chanter du soir jusqu’au matin. Ou du matin jusqu’aux matins.

 

Il est beau ton monde Édouard, Joseph. Ta Gaspésie bleue grise et orange me plaît tellement que j’y r’viens tout l’temps.

Pis, quand j’la quitte, c’est en rêvant d’y revenir enfin encore, en comptant les saisons qui me séparent de ses montagnes et de sa mer si frette.

 

T’arrives toi ! Juillet, lendemain de tempête. Y’a des algues brunes et des poissons morts les yeux ouverts partout sur le sable. Y’a des troncs d’arbres venus du ciel. De la glaise quand je creuse au fond. J’ai les mains grises alors, je me baigne, nue.

 

C’est meilleur nue. C'est bon ce frette et ces coups durs sur mes hanches. J’suis libre et seule et je chante enfin sans micro. Pas de pub, pas de gérant. Pas d’affiches, pas de promo. GrrrRRR ! Yé ! La pâ !!!  La sainte criss tof  de paix. Je hurle presque. Big Deal l’nouveau  disque est parti aux radios. Vieille chipie qui s’fout de la caisse des cennes noéres  je le renie déjà. Mou, pas assez de guit’z ni de bases à mon goût. J’voulais du vrai, pas d’la cacanne en boîte. Pas d’budget pour le rêve. J’ai donc fuis sul pouce avec pas d’fric pis un sac à dos. Vache, j’ai tourné l’dos aux questions idiottes des FM commerciales. La production va finir par me poursuivre, mais pas ici ni maintenant.

 

Pâ ! Saint-Toc de méchante bonne paix. OuFfF ! Une clarinette, du papier au cas où… Moi, J'M'en Fous ! Suis loin. Tellement bien tellement chuis loin de la vile ville.

 

Édouard…Qu’est-ce qui te prends ? Tu vois pas que je m’amuse toute seule. Que j’ai bezoin d’personne moi. Bref tu le sens, Beau Bonhomme de Brume… Tu me veux. Tu t’amènes sur mon morceau de plage.

 

Y’a des choses qui se disent sans parler : Je n’suis pas vierge, milles fois non ! Je suis rêche, sauvage, musique de Foi et charnelle petite bête. Mon corps tatoué t’a pas fait peur, hein !? Toutes ces guerres de territoire sur ma cuisse et mes épaules, toutes ces couleurs, balafres d’adolescente signées sur peau tendre, souvenirs… Taches. Encre indélébile. Signature de la  terrée des ruelles du centre-ville, ça, là, ces monstres figures punks ! Toi curieux poète sculpteur, tu les as mangé. Tu m’as burinée avec ta langue. Là… Dans ta cabane et sous les arbres de Forillon t’as enlevé les squats et les ruelles  de ma bouche avec ta bonne brave bave.

 

 

 

 

VI

 

Bel Oiseau Aigle

 

 

 

     Les yeux étranges, fouillant ma piste, mon territoire secret, plus étrangement assoiffé qu’avant de s’endormir, il voulait parler. Brave Joseph-Édouard… Bel être humain. Toute la sagesse du monde t’irritait déjà ? Je ne savais pas qu’une seule phrase peut pousser à ÇA : le péril volontaire.

 

L’être humain est plein de replis, de vraies cachettes, de lapsus crasses z’é attrapes… De coquilles en concubinage… Le langage n’est pas la chose la plus habillée. Nue, la parole tire sur l’insoutenable lourdeur parfois.

 

Alors, tu as fouillé Joseph. Je n’étais plus en mer ni affalée les quatre pattes en l’air sur le sable. Ta p’tite Sÿrenn de joie, à toi, était à l’Auberge en train de bouffer de la viande de bœuf et des patates. Y’avait du monde à messe comme on dit ! Des slaves, des africains, des filles d’Irlande et, un japonais sans caméra. Y’avait du monde de Québec city pis de Manicouagan aussi. On jasait. Moi aussi. Ils voulaient savoir si j’avais fait ceci et cela. Combien je valais quoi. GRrrR ! Ma bouille est sur la Une depuis une semaine.

Pis après !? Vous souhaitez que je déguerpisse à la rubrique des sports d’hiver ? J’avais horreur des questions, comme maintenant. J’aime la vie. C’est tout ce qui compte. Taisez vos curieuses petites bêtes de cirque qui, assoiffées de notoriété, cherchent à aller vanter qu’ils m’ont causé. La pâ s’ti. Des autographes, il y en a à vendre sur Broadway !!!!   Moi, j’fais pas la file pour l’insipide parade. Des sourires qui dansent en ligne, j’en fais pâ. La Gaspésie n’est-elle pas suffisamment loin !? Va t’y falloir que j’aille crasher l’bout du monde, squatter une montagne d’Europe ou bin un désert du Moyen-Orient, bon sang ?!

 

Toi, tu arrives, tout plein de suaves sourires vers mia moi. J’te le dis. Je ne parles pas mais je te le dis tout ce cela. MMM. Humm. Brave beauté mâle, mon ventre s’affole à toute les fois que je te regarde. Mmm. Je. Mmm. Toi. On se regarde. Je quitte la tablée, j’dis au revoir dans toutes leurs langues et nous sortons, ensemble. Pas par habitude. Parce que c’est tout spontané, irrésistible. On marche jusqu’à ta cabane blanche et rouge. C’est loin. La route est longue. Le village est petit mais le chemin est long.

 

Comme la vie. Longue, impermanente, elle file, elle nous pousse.

 

Je te propose un beau trip de guitz six cordes sur la playa. Ouais tu dis plein sourire. Ouais ! J’t’attends entre les deux caps Baby Buzz, ké ? J’te r’joins ma p’tite Sÿrenn. J’men viens. Faut j’aille au dépanneur m’chercher une douze à boire avant. Ciao.

J’prépare le coin Joz. On va s’chanter la toune du grand Maurice Joncas, tu veux ? Ouais, cool.  T’as-tu finis par l’apprendre par cœur ?

Bof, tu feras le souffleur…

 

 

 

 

 

VII

 

 Facke cé ça.

Moi j’viens, toi, tu débites mon maintenant à tout j’aimais.

 

 

 

Bon. Okay. K.O.  Mon ventre à hiers, puisqu’il le faut. 

L’autre souvenir.  Celui qui dit CIAO ma p’tite Sÿrenn.

Allez, t’é capable.

Ça ne fera pas mal.

On s’en sortira.

 

Ok. Find fine find fine !

 

Ouais… La toune du grand Maurice Joncas. C’est là qu’on était rendus hein ?! Nous l’avons donc chantée. Lui, Joseph, Édouard, avec ses mains sa voix sa gorge, son rire,  sa barbe parfaite pas faite, ses non dires,  sa chevelure… fournie de nous, pleine de nos z’odeurs pas délavées et… puis moi, sa p’tite Sÿrenn de joie, sola furia, méli-alto, avec mes doutes et ma mini foi. Clenches ta clarinette que j’ai pensé, hurle comme ça, en regardant l’amour se terrer centre amer.

 

On grignotait les tempos miette par miette. Malgré l’épée d’DAmoclès que, tous deux, l’on savait au dessus de nos êtres.

Le poignard du terriblement inutile rationnel ! Terre à chair, j’ai laissé là  ma peau sur la grève. Il aura plu milles fois après, que rien ne s’est dézavivé.

 

Ça n’arrive pas tous les jours c’t’affaire d’AAAAAAmmmour.

 

Kchuuuuuchsss ! Kchuuuuuchsss ! L’océan qui tempête ne me mate pas, il m’attire, comme une promesse d’éternels plaisirs. Si je pouvais respirer dans l’eau… tu n’oserais pas venir me chercher j’espère...

 

Bin cé ça. L’Amoclès métal fer, il est entré au fond de nos restes à venir et s’est enffffffffffoncé jusque dans la glotte !!! Bordel. Repassez-moi les journalistes, j’men vas leur conter c’que c’est l’néant APRÈS la vie. Vite.  Micros Radios, ça urge. Qu’après je me taise encore moi l’intime secrète. Prenez les tounes, faites-les jouer, moi là, je fouttt mon camps à Valenciennes. L’europe… Okay. On m’a dit que c’était bon la bouffe làbas.

 

Après la toune de Joncas, c’était la fin, FIN des jouïrs à n’en plus finir. Ouais. Fake cé ça. Moche. Poche. Croche. Notes mortes. GRRrRrr.

 

Sacré mâle. T’étais pas là pour rien sur mon ch’min. Héééé Boy ! Baby luck. T’as voulu faire le voyeuriste, me piquer ma sola solitude, standing d’boutte en cachette. Tu r’rgardais quoi au fait ? Les hanches ou la clarinette ? Quand j’la mouillait, tu me disais : On dirait que c’est à moi que tu fait ÇA. Oui je murmurais dans ma tête. Je me taisais tout l’temps pour les aveux cochons.

 

J’ai tordu le tort ? J’ai failli ? J’ai crashé dans le fossé à cause de ça ?

Ce silence, mon crrr de si lent silence d’urbaine fatiguée t’auras fait peur Joseph, Édouard ?

 

Man……… Je ne sais pas compter les rimes des sourdines.

M’en voudrais-tu encore ?

 

T’as sculpté brave bête. Tu auras buriné tes lettres sur mon cœur frette. T’auras mis presque vingt ans avant que j’arrive dans ta face brune brume. J’étais là. Toute. Toute là, pour une fois. Une FOI. Brave sculpteur de mirages… Je t’ai laissé ma sueur et mon front.

 

Toi pis moi. Toi Joseph l’Édouard tout nu tout cru, avec ta voix mouillée… et moi petite bête de roc cachée qui me défendais comme j’le pouvais… En te baisant.  En te bouffant ton bad trip.

 

 

 


mercredi 16 juin 2021


Photo Nina louVe
Autoportrait ;-)
Vancouver avril 2021


13 e Féminicide, Juin 2021

 

Femme moult fois révulsée

Sous l’arc, dard regard

de  l’homme TNT

 

Ainsi née

D’un coup de langueur

Prise de foi

Entière donnée

Puis, la peur qui marche à petits pas de doutes

Tangue, danse

 

Toi si belle

Debout, contre le mur

Couchée au sol

entre jouir et jouer

le différent avait séduit

 

Bien vite,

le différend fait paf

Il entre tout ouïr et te taire

Te terrifier, te terrer

 À en effacer de la face tout sourire,

 

Homme TNT

Ce mangeur de pudeur

 il aura volé ta fin de vingtaine

Vent de fiel, vent de fiel

 

Marie-Fée, Marie-Fougue, Marie-Framboise

Cramoisie sous la hargne de ‘’mister vent’’

 

Maintenant c’est lui l’incinéré

Toi si belle d’avoir pagayé

Ramé sans rager

Aimé encore aimer

 

Viens, allons marcher en ville

Ce matin partons

Restons jusqu’à l’après mi-dit

Comme deux adolescentes

À rire en se tenant la main

Viens, partons vriller

Avec dans le cœur

Une douce pensée prière

pour cette femme qu’hier

un autre tordu aura assassinée

 

lundi 14 juin 2021


Photo Nina louVe juin 2021


*Mise en garde* 
Catégorie Frappe dans l’dash 

 Document vierge page 1 sur 1 .-.-.-.-.français Canada .-.-.-.-.-. -,-,-,-

début de poésie,-,-,-, sans plage ni alinéas 
 seule une page prendra ma charge 
mon élan est pris depuis des décennies 

comme disait Brel : ‘’J’arrive’’ sauf que moi, n’ai pas fait qu’Arriver 

ai tracé depuis l’enfance 
à la nage, au burin, en creusant dans le sable jusqu’en Chine 
en avalant des pépins de pommes d’Adam 
en pleurant rageant l’absence d’Ève 
 et des milliers d’autres suicidés, trucidés, battus, 
 blessés de l’échine aux lèvres 
les mains mauves d’avoir mangé la volée des bonnes sœurs avec leurs règles 
violés moult fois par les monstres catho 
laissés nus des heures dans les douches plus-que-glacées 
 rasés… supposément pour nous épouiller 

Ô Canada, Haut-le cœur 

Bis mon élan est pris depuis des décennies 
comme disait Brel : ‘’J’arrive’’ sauf que moi, n’ai pas fait qu’Arriver  
ai tracé, depuis l’enfance fait des dessEins 
drette sur la géographie 
des papes, 
des mini sinistres au parlementages
 ces hommes et femmes que l’on appelle encore (!) de nos jours honorables 
dé-colonisant les oppressés 
dé-coloriant racisme et haine 

bas Canada ../.speak white../. ô Canada  

Haut le cœur Canada 

cette hymne qu'on a chanté lors d'une récente partie de hockey juste après cette minute de silence silence trop court ./ dédié au 215 restes d'ossements cadavres d'enfants retrouvés dans le charnier du pensionnat indien de Kamloops 

 faire un pied de nez à tous ces tourments qui donnent le tournis 
à cette épreuve de pauvreté d’esprit et de jugeote ce Ô Canada
 s’enlise et s’enfonce là, 
pointé à l’ombre de mon doigt DoNNeur 
mon doigt d’Honneur 

ce soir minuit mi-dit sortir sous le vent ventiler 
demain mi-fièvre mi regain 

chercher forêts fleuve lacs kayak 
pour trouver à panser cette incommensurable douleur 
-/-/-/-=/qu’est-/-/-/-=/ porter en moi 

le deuils de ces siècles d’horreur

mardi 30 mars 2021

Heureusement il y avait le backgammon

 

photo Nina louVe

Quai des Artistes- Murale-Montréal septembre 2020


Au lit à 19 heures hier. Se lever à l’aurore oblige certainement à cette discipline, si discipline est, car suis tout simplement appelée irrésistiblement dans les bras de Morphée avant 20 heures. Et vers trois ou quatre heures, écrire, méditer, m’étirer, respirer, sourire à la joie que j’ai d’être aimée, vivante, pleine d’appétit pour l’émerveillement, capable aussi de m’offenser, me rebeller.

Toujours est-il que la nuit dernière, ai fait d’étranges rêves que je croyais vrais. Quelle déception à mon réveil de constater que non, n’aurai pas fait cette série de photos pieds et mains sur l’ombre de la petite lampe rouge et de ce grand lampadaire jaune qui fait office de lune, ici dans l’alcôve depuis 26 ans.  Rien que des souvenirs, ah bon. Ça me paraissait si réel, que la première chose que j’ai faite au réveil a été de checker ma caméra.

Alors qu’enfant le monde onirique était aussi récurrent et puissant que celui du réel, maintenant, c’est très rare que je me souvienne de mes rêves. Il est possible, en analysant la chronologie, que tout se soit arrêté après le suicide d’Ève, une grande amie. Bang ! Quatre ans sans écrire une phrase, sans un dessin, sans un destin, dessein, note de musique, fusain ou pinceau. Même lire me donnait mal au cœur. Aller au cinéma m’ennuyais. Une époque passée à me gazer à petite doses de remords, culpabilité, tristesse, quatre si longues années à digérer l’orgueil monstre de ne pas avoir rappelé Ève après une stupide dispute.

Heureusement il y avait le backgammon, ma famille, mon mari, les amiEs; dont une en particulier, M.O, qui n’a jamais cessé de s’enquérir de mes nouvelles créations.

Répéter ici un bout d’un texte écrit il y a quelques années :

Les suicides et ceux qui continuent à vivre, après.
Noyade. Incendie.
Deux mots synonymes pour ceux qui restent.
././Entrer dans la 
noyade././, sortir de l'incendie././

 

-.-entrer dans l'incendie.-.-

-.-.avaler la noyade.-.-

mercredi 10 mars 2021

Parler de ÇA

bon parler de ça. les mots qui font mal

viols, violences, absence de sens

coups bas

coups durs

ces frappe dans l'dash

Photo Nina louVe, Mexique 2020

le ton qui hausse, les west-titi de grandes bouderies,

ces silences qui claquent les portes

d'Est en Est, de Sud en Sud,

de Mords en Nord


sons -face à face-

fades rudes frettes

secs regards, plissages de visage

du fiel à bout portant

haRrrgnNe monstre


ça, it lui, elle : cet aimé.e parti en vrille,


(.le...gendre... ne ...sait..pas ...dire...il.....ou elle.....icitt)


Ça

te regarde de si proche,

que les pentures de tes iris tomberaient

eh mais oui, tu l'aimes tant que tu

lui offrirais ta bouche

et toute ta salive à boire.


oui, c'est d'même, doucement que

Ça

commence

désirs-plaisirs versus ... hit.


comme ça, juste comme ça

avec de nombreuses petites

impertinentes impatiences

de l'incompréhensible susceptible


puis, les coups de poings sur les poèmes !

les couteaux dans le dos du divan

.-.-.-.oussé que.=.=.=.

couché.e

tu l'espère quand même

m'aime même m'aime


blême ou rouge ou noir, lui it elle

terrifiant en mauve de rage qui vocifère.


tu penses qu'il it elle

va se calmer, que tous ces moments

à peindre, faire de la zik,

cuisiner en joie

reviendront


mais non, naon.

te disent famille et ami.es

que tu ne croiras pas...

qu'il it elle, t'auras dès le départ et l'arrivée

fait quitter.


seule

sola

alone

isolée

tu es plus belle victime

à écraser.


mais tu es force foi fouge

n'es pas écrasable,

tu remue, tu te défends,

tu rends vivante toute la mort

juste en ouvrant tes paupières

les lèvres

juste en couchant ton ventre

avec tes mains

maintenow


(oh et puis...). continuer sur world, ne pas squatter ici


P.S. si j'étais le X au 4 ans dans l'urne,

prêt à voter, je saurais d'emblée

que chaque élu.e ne mettra pas

ses culottes

à l'heure venue


des promesses sans prouesses.

promesses sans prouesses.

promesses sans prouesses.

Des promesses sans prouesses,

c'est d'même chaque fois.

samedi 6 février 2021

Née francophile


 photo Nina louVe, Montréal 2020

Suis née francophile,

Pondue dans un nid de neige,

Sous le vent, en pleine tempête

Dans notre Bleu Pays

Avant même que l’on m’enseigne l’alphabet.

 

Enfant, le joual ? Carrément interdit.

De toutes parts, elles et ils

M’enseignaient la langue française

Avec grande rigueur.

Africations, mauvaises liaisons

Faux accords et Couacs

On savait très bien me les reprocher...

Aoutch !

 

Ma feue mère ne supportait aucune faille.

Même qu’il m’était formellement - interdit-

de jouer avec Nathalie 

la sympathique et joviale voisine

de la rue Rockland

parce qu’elle disait ‘’icitte’’ ‘’litt’’ ‘’toé’’ pis ‘’moé’’.

./././././././Rock……land././././././

Comme si Outremont

N’avait pas le droit d'accueillir 

la joie d'une enfant

Aux accents de mélasse, 

de famine et d'usines.


Quelle tristesse ma cabane de riche

Bourrée bourgeoise la madré mama mia,

Tours et détours dans le petit milieu d'artistes

un brin trop snobs ensemblés

Ces féministes et activistes

Les elles pucelles

et les ils bien bandés

Pour la cause de la prose.

 

Oh ! un grand foin dans le nez

...mia moi enfant au piano blanc...

je rêvais de leur mettre dans les narines.

 

Quelle réserve doucement, aurai tissé

contre cette  exagérée autorité

rigide et vile par ces actions incessantes.


Sur mon visage... une ribambelle de giroflées

un jardin de ces fleurs 

aux cinq pétards sur mes joues.

 

Puis, vinrent les bonnes sœurs

Au pensionnat oui, s’y sont mises aussi.

Contre les magnifiques couleurs des sacres

Niet Nina ! Tous tes Mea Culpa

Ne te suffiront pas.

Niet Nina ! Tous tes Mea Culpa

Ne te suffiront pas.

 

Absolument pas possible de les souffler

ces sons beaux rêches et rauques,

pas même les mains sur mes cuisses,

sola mia, ravie, sous les draps dans le dortoir

les pupilles fixées sur mon doux émerveillement.

././././ À l’autre siècle ././././

Elles en soutanes grises, le jour le soir

Faisaient d'inutiles tours de garde.

 

Dogme inefficace

Car nunca domptable, mâtable,

Ni gourouïsable, la fillette d'espoir.

Liberté de penser, D’ores et déjà intouchable.

 

Alors donc, à force de jouer 

à mutisme et bouche cousue

Ai appris le Braille, 

à le lire sur les frissons de ma peau.

Par instinct, il a fallu 

rester sensible et alerte

aux odeurs et saveurs

les chercher dans l’herbe,

du haut des pins 

dans lesquels

fillette je grimpais

encore encore 

plus haut toujours

 

Mettre sous roche 

les sons de la maison.

Ceux des creux de chaudrons

des disputes, 

des liaisons impossibles 

de ces adultes

et me réfugier au bord et au cœur 

des lèvres de la plage

les pieds et les hanches 

dans le lac sauvage,

je pêchais, pècherais, péchais.

 

Fallu voir vite dans la nuit des étoiles.

Dessiner sous mes mains des lettres

sur mon tambour de peau

faire des sons, des soupirs heureux.

Fallu deviner les cachettes possibles,

/.... les dé-trouver ..../

Seule, comme une grande ourse.

 

Allez ! opérer rapido

ici en occident et partout sur la petite planète

déguster la langue et ses accents suaves. Oui.

 

Le temps était complice de mon enfance

Pour construire la belle forteresse de silence.

Dire oui, non nan nenni

parfois... peut-être, s’il le fallait.

Le toucher et l’ouïe s’amusaient

... à devenir si braves, si forts ...

 

Et là est né

ce désir immense et tellement confortable

de m'amuser avec les sons et les langages

qui font du rythme et du sens.

Phonologie.

 

Suis née francophile,

avant même 

que l’on m’enseigne 

l’alphabet.

Née dans la neige 

sous le vent,

en pleine tempête, 

à l’autre siècle,

dans notre Bleu pays.


Née d'une mère fille fille mère 

bannie d'avance

Par ces catholiques 

exploiteurs sans vergogne.

 

Pour la langue

101 fois j’ai remercié ce bill protecteur

le mot Camil rime avec Laurin

Beau comme un pétale venu éclore

Drette au bon moment

quand le souffle 

allait manquer de temps

et le gaz s'évaporer

 

''Ok shut up- stay cool & still,

Keep quiet you quebekers in October crisis

Prisons and guns comes in your houses.''

 

Maintenow me voilà

Femme embrassée par sage et sauge

Heureuse polyglotte à la joie contagieuse

Exilée des égo-trips de ceuz 

qui tricotaient la marquise dorée.

 

! Maintenow !

Sage et sauge, sous pseudonymes scellés,

Discrète joueuse non authentifiée.


La langue,

Celle de ta bouche,

Celle de mon ventre,

De ta nuque,

De mes jambes,

Celle de mes dix fois dix doigts + 1

 

La parlerai comme à l'Est

La chanterai avec moult respires.

Avec des musiques du Nord du Sud de l’Ouest

La monterai avec des images et scanderai sa beauté


Oh que nunca le désir 

des langages et des sons

Ne me quitte.

 

Et diantre ! St-Toc si c’était le cas un soir...

Devrai retourner au trécarré,

Faire jachère, bis bis. 

Bises, brises.

Nul lieu, même pas elle _"_ l'inquiétante absence

L’amnésie  de la minute qui vient de mourir

N’ira lasse m'éteindre.

Ne puis accepter oublier tout

tout des syllabes des voyelles

et des consœurs consonnes.

Disfruta idiomas

 

Née Francophile, i’m a green fog

Kiss me maintenow