louVainlaneuVe
JOURNAL D'ÉMOIS
samedi 11 octobre 2025
mardi 23 septembre 2025
L'Histoire du loup qui cherche sa Montagne- pour Boris, mon Ti-Wolf
La meute au grand complet devait le rappeler chaque fois. Mais, cher enfant, la curiosité n’est pas une chose qu’on peut dompter ! Elle était dans le bébé loup comme des milliers de vents se rencontrant. Force, foi, éclairs. Si bien qu’un jour il est parti tellement loin que la meute eut beau hurler pendant des jours et des nuits, des lunes et puis des pluies… notre loup n’entendait plus. Il eut le temps de prendre un pelage de grand ; muer, grandir. Et, enfin… sa meute lui manqua un peu. Il se mit à chercher la montagne d’où il venait. AH Da Da ! Plus de montagne ! Disparues la meute, la forêt, la rivière… (Sa belle bouche se ferme. Il serre les dents.
Jamais écrite mais si souvent racontée. L’histoire d’un loup qui cherche sa montagne.
Maman, raconte-moi la fin… Oui, la fin. (…!...) Alors écoute et ne dis plus pourquoi pourquoi, tu veux bien ? Parce qu’À chaque pourquoi, à partir d’ici-maintenant, le loup risque de perdre son chemin et d’oublier son nom. Tu comprends ? Le risque est grand ! Alors il faut prendre une grande décision, choisis. Il acquiesce par son silence attentif. Je sourie. La magie opère. (Je suis rusée.)
Le loup, après plusieurs pleines lunes continuait toujours sa quête. Qu’est-ce qu’une quête ? C’est quand… on cherche inlassablement, qu’on ne peut plus s’arrêter, que c’est urgent même si ça prend du temps.
De l’autre côté de la rive il perçut des pas sur les feuilles mouillées. Il entendit des craquements de branches tombées pendant l’hiver. Avec ce bruit comme unique piste, il longea la rivière, devenue large. Si large que pour la traverser, on ne pouvait aller nager. Il renifla puissamment en se gonflant le ventre, en quête d’un vrai souvenir. Pour se donner de la force et du courage, il se mit à hurler. Comme ça. Et, comme ça. Et encore il hurla, hurla !
… Il marcha et hurla encore de temps en temps. Le jour finit par devenir soirée. La lune était ronde, oranger, grosse, pleine. Belle comme celui qui se tenait derrière elle : Le Soleil ! Son albédo : sa lumière, son reflet signait la berge de cette –autre- forêt menacée dans laquelle il se trouvait. Le loup entendit le miroir de ses cris : l’écho. Puis… plus que l’écho… L’appel de l’autre !
Mon enfant dormait. La chair de ma chair continuait sa propre histoire.
Je ne lui aurais pas dit que le reste de la meute l’avait renié à son retour. Soumis, battu. Chassé. Répudié, chassé hors territoire parce qu’il portait l’odeur de l’errance ET de la si belle liberté. Parce qu’il ne voyait pas l’idée d’avoir un chef ! Ni celle de courber l’échine.
Photo par Sylvain Gougeon
représentation ''Du Braille sur la Peau''
O Patro Vya, 6 octobre 2017
To all who loved and cherished the late Ben Pouget, a poem that will soon become a song.
That was inspired by a message i received on Twitter, years ago. An anonymous commenter asked me :
lundi 22 septembre 2025
'Du Braille sur la Peau by Nina louVe
Du Braille sur la Peau by Nina louVe
samedi 20 septembre 2025
LE POTLATCH
Que souhaitent-ils d’elle ?!
Il y aura ambiguïté. Ils la feront marcher.
Qui gagnera le repos ?
Un fantôme hante l’ancien théâtre. Celui du Sergent détective William BoomBridge qui avait enquêté sur l’accident en 1977. Il est condamné à refaire l’interrogatoire s’il veut ne plus errer. En rétroaction il reposera les mêmes questions à Eva Desjardins. Elle y répondra. Eva est la seule qui perçoit la présence de Boombridge. Eva Desjardins n’a qu’un but en tête, réussir son audition. Elle y croit. Pendant le premier et le deuxième tableau elle se fera interrompre par les deux hommes. Elle finira par ne plus être en mesure de retourner à son texte; alors, dira son propre passé, son histoire à elle, ne ménageant plus d’avouer les détails de l’accident.
J’ai créé le vent, joué avec.
Le cœur au vent, il n’y avait que l’horizon à regarder.
Durant 1000 jours, peut-être un peu plus, j’ai quitté la terre ferme, celle où vous m’aviez clouée, parole contre parole, à poinçonner ma carte d’arrivée et de sortie.
Je voulais me taire. Faire du mutisme une arme redoutable. J’avais besoin de sentir qu’elle arriverait ; cette mort capricieuse que chacun craint ! Que tous ignorent, comme si elle n’allait pas venir.
Les sourires et les politesses d’amphithéâtres où vous avez sculpté l’image du bonheur, m’ont fait chercher ailleurs.
Je suis partie sans donner à quiconque la clé de mon secret. Ni quidam de café, ni connaissance intime n’y était lié. Vous n’aurez pas su... ce que j’aurai tu. Et ! Seule, sans l’expérience de ce destin qui m’appelait, j’ai bravé le manque de borée, de bise, de brise.
Oh ! Que je l’ai appréciée !
Là-bas, j’ai créé le vent, joué avec les voiles.
Les lèvres au vent,
Alors, j’ai affronté très tard la nuit, le foehn des helvètes.
Puis, plus tard, le schnouck d’un plat Canada qui se trahi et se déchire.
Mais pourtant, durant 1000 jours, peut-être un peu moins, j’ai navigué sur un monde marin qui m’avait tant fasciné, si longtemps.
Mon départ annoncé sans grande pompe, je partais.
Souvent, je dormais sur le ponton, bravant le danger !
1000 jours j’ai gardé la barre à la main.
J’attendais, mon visage fixant les quatre vents.
J’aurais voulu qu’un torrent sorte du ciel ! Bon sang !
J’aurais voulu que mon bateau s’agite jusqu’à ne pas laisser d’indices.
Dieu qu’il a fait beau temps tout le temps.
En plongeant voir l’océan, aurais-je trouvé le silence que je cherchais ?
... Dans le fond...
Dans le fond de la mer, il n’existe pas le mot pour dire ce que je souhaitais gagner derrière mes voiles. Dans le fond du pair non plus. Ce n’est pas le silence, ce n’est pas ce que l’on nomme la paix du dedans... C’est plus ! Et puis... le silence existe-t-il ? Vraiment ? Quand j’y songe, lorsque l’on pense, on est loin de ne pas chercher.
1000 jours, j’ai créé le vent, joué avec le sel.
Après vingt ans de hargne contre le destin, les yeux sans larmes, mes cils battant au vent,
Je voulais le mutisme. C’était un rêve d’aigle endeuillé.
Le souffle trop court pour un blasphème vous m’avez regardé prendre des valises trop petites pour ce périple.
La mort de Major ne peut pas se défaire. J’ai passé vingt ans à racheter sa vie.
Me voilà de retour. Le Potlatch n’a pas été submergé.
Je suis l’égale des vieux sages.
vendredi 19 septembre 2025
Photo Nina louVe
Iker au lac caché, 2023
À 15 ans suis arrivée quelques années d’avance au Cégep, celui de St-Laurent pour commencer où une Thérèse de prof m’avait fait découvrir Cocteau, magie! Qu’elle me pardonne d’avoir oublié son nom, si elle vit encore, car elle fumait comme une cheminée, en classe dans ce temps-là.
C’était l’fun ce Cégep, mais c’était loin de St-Dominique/Mt-Royal.
Me souviens d’une manif où le célèbre animateur radio qui m’avait interviewée, avait -au montage- trafiqué pour me faire paraître comme une étudiante faisant la grève ‘’parce qu’il faisait beau’’. Heille lui, c’est volontairement que son nom et prénom sont oubliés. Diantre! Moi qui commençais à peine à prendre parole, à discuter avec mes pairs. Bedang! Back to science of silence.
Mes collègues étudiants m’avaient jetée au pilori. La honte twa chose. C’était décidé, au Vieux je me tairais, comme je savais si bien le faire depuis 1977, disons depuis mes 8 ans, année de mon accident.
Mais, était-ce ‘’mon’’ accident, pas plutôt celui du chauffard ivre qui roulait à 100 km/h dans une zone de 50 km/h ce fatidique 6 octobre ?
Au Cégep du Vieux Montréal c’est Alexandre Lazarides et André Morf qui m’ont marquée. André habite tout près de chez moi, je le salue le matin quand je marche avec Chichou sur le bord de l’eau. Merci la Vie.
Au Vieux, pas été capable de me taire jusqu’à la fin. Me suis retrouvée finaliste du Cégeps en Spectacle avec ‘’Serena’’, une jolie petite pièce de théâtre que j’ai écrit et joué qui raconte l’histoire d’une femme collectionnée par son puissant et très riche mari contrôlant. Après, dans les couloirs tout le monde me parlait, m’arrêtait, me confiait à quel point ça les avait touché.
Oh mon feu! Vite, j’ai compris que je n’aimais pas ce nouveau statut de vedette, que ça me rendait parfaitement inconfortable.
Je suis partie en Gaspésie chérie, n’ai jamais finit mon DEC en Lettres. Mais comme j’ai aimé que mon père assis dans la salle au Tritorium pleure de joie devant ‘’Serena’’, lui, qui toute sa vie m’avait et me cache encore de ses 4 enfants légitimes. Des Lapierre introuvables que j’ai un tantinet cherché.
Eh oui, je suis une belle petit bâtarde but not a bastard! Née en ‘68 d’une mère lesbienne qui avait eu un petit flirt avec son technicien de son à Radio-Canada.
Le confort avec les mots est venu très tard, et ce mutisme auto-géré qui dura des années, aura été très bénéfique pour la petite écrivaine de 10 ans. Car se taire c’est observer, attendre avec patience, explorer avec minutie. Ainsi se développent exponentiellement le sens du toucher, de l’ouïe, de l’odorat, du goûter. Force foi fougue! Maintenow, I excel in the art of shining in the shadow of glamour.
lundi 22 novembre 2021
cadran surréaliste
.te prendrais bien quelques minutes de ce cadran
surréaliste.
une minute
qui née vierge
ferait
tranquille et discrète son entrée
dans
l’temps d’le dire
une tournée qui tue l’Avent
des journées complètes
à blézimarder tous les vendredis fous
les vendredis noirs frits
les pré et post niaiseries
de c’te folie dans les magasins
ces marchands de pacotilles qui nous tonitruent leurs pubs
vantant leurs soldes pendant des semaines durant
ils font danser l’anse du panier
.te prendrais encore quelques minutes de ce cadran
surréaliste.
un soupir /un jaculatoire/ une pause/ un silence
une minute
qui faite fée, fait fi du farlassement
devient ballerine animée de chorégraphiées cadences
une minute
qui h é s i t e
entre en trombe
l'autre qui tombe de l'aiguille des secondes
te prendrais une heure complète qui s'enfonce
dans la chair d’une orange mouillée et le plaisir d’un son de gorge
un sourire qui dessine un mot tel une étoile
et plus, encore deux autres décennies de désirs à lier sur des livres
paumes lovées à inventer des dédicaces
pandiculer dans des draps de toi-moi
nous témoins de la langueur de lire
dans des effluves de lavande, de sauge de sapin et de cèdres
une année lumineuse de minutes
qui
naissent
tranquillement
muettes et souriantes
puis virent faire la tournée
d'une journée qui meurt à l’envers
.te prendrais un peu plus ce compte-temps surréaliste.
un soupir /un jaculatoire/ une pause/ un silence
et rebelote grand battement, fouetté en attitude
une minute née
qui faite fée fait fi du bruit de la mort
hôte, elle chanceuse danseuse
répète ses sauts de biche
belle ballerine sans tutu
qui n’h é s i t e entre flic-flac et entrechat de quatre
à la fois femme soleil et homme lion
temps de flèche, temps lié, temps levé
pas de deux, grand jeté
des pirouettes et des gargouillades
elle termine avec une sissonne arabesque
ce pied de nez à la faucheuse
c’est bien, car ce cadran surréaliste
il prend les muses et les silences
pour des épices et des cadences
on en prendra bien d’autres dimanches
pour écrire une partition de pas de danse
lundi 6 septembre 2021
Sept à Table
samedi 28 août 2021
mercredi 18 août 2021
extrait du recueil Hakika Wadaan
IV
Petit COMA miGnon, post-coït
Ton petit coma
mignon provoqué par le bégaiement de nos gestes m’aura permise de filer en
frousse. Boom! Une bombe est passée sur tes flancs baby fuck. Love is not a word On-lit. IT’Z A world of fictives
real futures memories. AH ! Ouïr. Coïre. Mouïr, âme mmmmour. C’est une féroce qui tire et qui
pousse. Et on s’en passerait !? Je coche Oui. Amour toujours, est le crime
parfait qui tonitrue le maintenant !
Tu dormais Joseph, bel Édouard. Ma salive et nos sucs sur
tes lèvres. Vite ! Vive, fuir la cabane blanche et rouge. Parce que, j’ai peur
Édouard, Eddy beau, peurrrrrrr comme un animal traqué. OuaH ! Ça pue les
promesses à l’envers. Ça sent le lourd et pénible effort. Le contre-dit,
l’outre - passé. Le passant mort. Ça pue les stops aux arêtes dans la gorge. Un
relent brut pire que trois moufettes réunies.
Et puis ça : les « pourquois » « pars pas » « je crève » !
Je ne peux pas t’aimer Sÿrenn
Épuisant !!!! Je voulais l’intègre sous mes pas, pas la
vérité obliquée par l’adroite réplique.
Je ne peux pas t’aimer Sÿrenn, je bois.
Pathos arithmétique. GrRrr ! Tu as soif (!?) je n’ai plus
faim.
J’ai mal au cœur.
Je vais nager que j’me suis dit, dans mon silence préféré.
Moi, - je t’aime - espèce de guitariste à la menthe, de sculpteur de labyrinthe
en bois d’sapin. Ce Je t’aime
Profites-en Édouard, bon Joseph, car c’est pendant que tu dors bin dur, que je le dis. Ta p’tite Sÿrenn de joie, est joie, et, coquine sans malice elle cache
les mots les plus doux dans sa fête.
Na ! Vlan. Je te plais et tu m’appelles. Je venais.
C’était bon comme les algues et les débris d’orage qu’on
faisait brûler sur la grève, bon comme tes mains vivantes sur ta guitare, comme
mes chants d’Église sans fausse note dans ma cachette, bon comme nos couchers, ivres
d’audace sous le soleil. Là ne suffisait-il pas ?
Kchuuuuuchsss ! Kchuuuuuchsss ! L’océan qui tempête ne me
mate pas, il m’attire, comme une promesse d’éternels plaisirs. Si je pouvais
respirer dans l’eau… tu n’oserais pas venir me chercher j’espère… !?
Je t’en veux. Rien qu’un peu. Pas beaucoup. Juste assez.
J’aurais pu RESTER. T’épauler et t’insuffler ma force de vivre. Toute la
sagesse te hantait déjà ? Un brin de faix un brin de faux ! Gaspésien de longs
bonheurs ! Je ne savais pas, (pardon), qu’une seule phrase peut pousser à la
Fin de la Faim…
V
Avertissement : on tombe dans l’joual icitte
Tu t’amènes belle
bête. J’ai la tête dans les vagues, je me mouille jusqu’à la moelle. J’ai pas
vingt ans encore la première fois que tu m’surprends dans ma cachette. Terrée
là, confortable entre deux rocs deux beaux caps bien aiguisés, sculptés par le
temps. Par tous les autres siècles et les restes d’ouragans. Je suis muette
mais pas sourde et… toi t’arrives. Toi toé twa, comme on voudra, TOI :
Joseph-Édouard Cap-aux-Os man ! Celui
avec qui le village au grand complet aime rire jusqu’à la crampe, aime chanter
du soir jusqu’au matin. Ou du matin jusqu’aux matins.
Il est beau ton monde Édouard, Joseph. Ta Gaspésie bleue
grise et orange me plaît tellement que j’y r’viens tout l’temps.
Pis, quand j’la quitte, c’est en rêvant d’y revenir enfin
encore, en comptant les saisons qui me séparent de ses montagnes et de sa mer
si frette.
T’arrives toi ! Juillet, lendemain de tempête. Y’a des
algues brunes et des poissons morts les yeux ouverts partout sur le sable. Y’a
des troncs d’arbres venus du ciel. De la glaise quand je creuse au fond. J’ai
les mains grises alors, je me baigne, nue.
C’est meilleur nue. C'est bon ce frette et ces coups durs
sur mes hanches. J’suis libre et seule et je chante enfin sans micro. Pas de
pub, pas de gérant. Pas d’affiches, pas de promo. GrrrRRR ! Yé ! La pâ !!! La sainte criss tof de paix. Je hurle presque. Big Deal l’nouveau disque est parti aux radios. Vieille chipie
qui s’fout de la caisse des cennes noéres
je le renie déjà. Mou, pas assez de guit’z ni de bases à mon goût.
J’voulais du vrai, pas d’la cacanne en boîte. Pas d’budget pour le rêve. J’ai
donc fuis sul pouce avec pas d’fric pis un sac à dos. Vache, j’ai tourné l’dos
aux questions idiottes des FM commerciales. La production va finir par me
poursuivre, mais pas ici ni maintenant.
Pâ ! Saint-Toc de méchante bonne paix. OuFfF ! Une clarinette,
du papier au cas où… Moi, J'M'en Fous ! Suis loin. Tellement bien tellement
chuis loin de la vile ville.
Édouard…Qu’est-ce qui te prends ? Tu vois pas que je m’amuse
toute seule. Que j’ai bezoin d’personne moi. Bref tu le sens, Beau Bonhomme de
Brume… Tu me veux. Tu t’amènes sur mon morceau de plage.
Y’a des choses qui se disent sans parler : Je n’suis pas
vierge, milles fois non ! Je suis rêche, sauvage, musique de Foi et charnelle
petite bête. Mon corps tatoué t’a pas fait peur, hein !? Toutes ces guerres de
territoire sur ma cuisse et mes épaules, toutes ces couleurs, balafres
d’adolescente signées sur peau tendre, souvenirs… Taches. Encre indélébile.
Signature de la terrée des ruelles du
centre-ville, ça, là, ces monstres figures punks ! Toi curieux poète sculpteur,
tu les as mangé. Tu m’as burinée avec ta langue. Là… Dans ta cabane et sous les
arbres de Forillon t’as enlevé les squats et les ruelles de ma bouche avec ta bonne brave bave.
VI
Bel Oiseau Aigle
Les yeux
étranges, fouillant ma piste, mon territoire secret, plus étrangement assoiffé
qu’avant de s’endormir, il voulait parler. Brave Joseph-Édouard… Bel être
humain. Toute la sagesse du monde t’irritait déjà ? Je ne savais pas qu’une
seule phrase peut pousser à ÇA : le péril volontaire.
L’être humain est plein de replis, de vraies cachettes, de
lapsus crasses z’é attrapes… De coquilles en déconcubinage… Le langage n’est pas la chose la plus habillée. Nue,
la parole tire sur l’insoutenable lourdeur parfois.
Alors, tu as fouillé Joseph. Je n’étais plus en mer ni
affalée les quatre pattes en l’air sur le sable. Ta p’tite Sÿrenn de joie, à toi, était à l’Auberge en train de bouffer
de la viande de bœuf et des patates. Y’avait du monde à messe comme on dit !
Des slaves, des africains, des filles d’Irlande et, un japonais sans caméra.
Y’avait du monde de Québec city pis de Manicouagan aussi. On jasait. Moi aussi.
Ils voulaient savoir si j’avais fait ceci et cela. Combien je valais quoi.
GRrrR ! Ma bouille est sur la Une depuis une semaine.
Pis après !? Vous souhaitez que je déguerpisse à la rubrique
des sports d’hiver ? J’avais horreur des questions, comme maintenant. J’aime la
vie. C’est tout ce qui compte. Taisez vos curieuses petites bêtes de cirque
qui, assoiffées de notoriété, cherchent à aller vanter qu’ils m’ont causé. La
pâ s’ti. Des autographes, il y en a à vendre sur Broadway !!!! Moi, j’fais pas la file pour l’insipide
parade. Des sourires qui dansent en ligne, j’en fais pâ. La Gaspésie n’est-elle
pas suffisamment loin !? Va t’y falloir que j’aille crasher l’bout du monde,
squatter une montagne d’Europe ou bin un désert du Moyen-Orient, bon sang ?!
Toi, tu arrives, tout plein de suaves sourires vers mia moi.
J’te le dis. Je ne parles pas mais je te le dis tout ce cela. MMM. Humm. Brave
beauté mâle, mon ventre s’affole à toute les fois que je te regarde. Mmm. Je.
Mmm. Toi. On se regarde. Je quitte la tablée, j’dis au revoir dans toutes leurs
langues et nous sortons, ensemble. Pas par habitude. Parce que c’est tout
spontané, irrésistible. On marche jusqu’à ta cabane blanche et rouge. C’est
loin. La route est longue. Le village est petit mais le chemin est long.
Comme la vie. Longue, impermanente, elle file, elle nous
pousse.
Je te propose un beau trip de guitz six cordes sur la playa.
Ouais tu dis plein sourire. Ouais ! J’t’attends entre les deux caps Baby Buzz,
ké ? J’te r’joins ma p’tite Sÿrenn.
J’men viens. Faut j’aille au dépanneur m’chercher une douze à boire avant.
Ciao.
J’prépare le coin Joz. On va s’chanter la toune du grand
Maurice Joncas, tu veux ? Ouais, cool.
T’as-tu finis par l’apprendre par cœur ?
Bof, tu feras le souffleur…
VII
Facke
cé ça.
Moi j’viens, toi, tu débites mon maintenant
à tout j’aimais.
Bon. Okay. K.O. Mon
ventre à hiers, puisqu’il le faut.
L’autre souvenir.
Celui qui dit CIAO ma p’tite
Sÿrenn.
Allez, t’é capable.
Ça ne fera pas mal.
On s’en
sortira.
Ok. Find
fine find fine !
Ouais… La toune du grand Maurice Joncas. C’est là qu’on
était rendus hein ?! Nous l’avons donc chantée. Lui, Joseph, Édouard, avec ses
mains sa voix sa gorge, son rire, sa
barbe parfaite pas faite, ses non dires,
sa chevelure… fournie de nous, pleine de nos z’odeurs pas délavées et…
puis moi, sa p’tite Sÿrenn de joie,
sola furia, méli-alto, avec mes doutes et ma mini foi. Clenches ta clarinette
que j’ai pensé, hurle comme ça, en regardant l’amour se terrer centre amer.
On grignotait les tempos miette par miette. Malgré l’épée
d’DAmoclès que, tous deux, l’on savait au dessus de nos êtres.
Le poignard du terriblement inutile rationnel ! Terre à
chair, j’ai laissé là ma peau sur la
grève. Il aura plu milles fois après, que rien ne s’est dézavivé.
Ça n’arrive pas tous les jours c’t’affaire d’AAAAAAmmmour.
Kchuuuuuchsss ! Kchuuuuuchsss ! L’océan qui
tempête ne me mate pas, il m’attire, comme une promesse d’éternels plaisirs. Si
je pouvais respirer dans l’eau… tu n’oserais pas venir me chercher j’espère...
Bin cé ça. L’Amoclès métal fer, il est entré au fond de nos
restes à venir et s’est enffffffffffoncé jusque dans la glotte !!! Bordel.
Repassez-moi les journalistes, j’men vas leur conter c’que c’est l’néant APRÈS
la vie. Vite. Micros Radios, ça urge.
Qu’après je me taise encore moi l’intime secrète. Prenez les tounes, faites-les
jouer, moi là, je fouttt mon camps à Valenciennes. L’europe… Okay. On m’a dit
que c’était bon la bouffe làbas.
Après la toune de Joncas, c’était la fin, FIN des jouïrs à
n’en plus finir. Ouais. Fake cé ça. Moche. Poche. Croche. Notes mortes.
GRRrRrr.
Sacré mâle. T’étais pas là pour rien sur mon ch’min. Héééé
Boy ! Baby luck. T’as voulu faire le voyeuriste, me piquer ma sola solitude,
standing d’boutte en cachette. Tu r’rgardais quoi au fait ? Les hanches ou la
clarinette ? Quand j’la mouillait, tu me disais : On dirait que c’est à moi que tu fait ÇA. Oui je murmurais dans ma
tête. Je me taisais tout l’temps pour les aveux cochons.
J’ai tordu le tort ? J’ai failli ? J’ai crashé dans le fossé
à cause de ça ?
Ce silence, mon crrr de si lent silence d’urbaine fatiguée
t’auras fait peur Joseph, Édouard ?
Man……… Je ne sais
pas compter les rimes des sourdines.
M’en voudrais-tu encore ?
T’as sculpté brave bête. Tu auras buriné tes lettres sur mon
cœur frette. T’auras mis presque vingt ans avant que j’arrive dans ta face
brune brume. J’étais là. Toute. Toute là, pour une fois. Une FOI. Brave
sculpteur de mirages… Je t’ai laissé ma sueur et mon front.
Toi pis moi. Toi Joseph l’Édouard tout nu tout cru, avec ta
voix mouillée… et moi petite bête de roc cachée qui me défendais comme j’le
pouvais… En te baisant. En te bouffant
ton bad trip.




