JOURNAL D'ÉMOIS

mercredi 18 août 2021

extrait du recueil Hakika Wadaan


 Photo Nina louVe, Street Art,  Montréal 2021


IV 

 

Petit COMA miGnon, post-coït

 

 

 

     Ton petit coma mignon provoqué par le bégaiement de nos gestes m’aura permise de filer en frousse. Boom! Une bombe est passée sur tes flancs baby fuck. Love is not a word On-lit. IT’Z A world of fictives real futures memories. AH ! Ouïr. Coïre. Mouïr, âme mmmmour. C’est une féroce qui tire et qui pousse. Et on s’en passerait !? Je coche Oui. Amour toujours, est le crime parfait qui tonitrue le maintenant !

 

Tu dormais Joseph, bel Édouard. Ma salive et nos sucs sur tes lèvres. Vite ! Vive, fuir la cabane blanche et rouge. Parce que, j’ai peur Édouard, Eddy beau, peurrrrrrr comme un animal traqué. OuaH ! Ça pue les promesses à l’envers. Ça sent le lourd et pénible effort. Le contre-dit, l’outre - passé. Le passant mort. Ça pue les stops aux arêtes dans la gorge. Un relent brut pire que trois moufettes réunies.

 

Et puis ça : les « pourquois » « pars pas » « je crève » !

 

Je ne peux pas t’aimer Sÿrenn

 

Épuisant !!!! Je voulais l’intègre sous mes pas, pas la vérité obliquée par l’adroite réplique.

 

Je ne peux pas t’aimer Sÿrenn, je bois.

 

Pathos arithmétique. GrRrr ! Tu as soif (!?) je n’ai plus faim.

J’ai mal au cœur.

 

Je vais nager que j’me suis dit, dans mon silence préféré. Moi, - je t’aime - espèce de guitariste à la menthe, de sculpteur de labyrinthe en bois d’sapin. Ce Je t’aime Profites-en Édouard, bon Joseph, car c’est pendant que tu dors bin dur,  que je le dis. Ta p’tite Sÿrenn de joie, est joie, et, coquine sans malice elle cache les mots les plus doux dans sa fête.

 

Na ! Vlan. Je te plais et tu m’appelles. Je venais.

 

C’était bon comme les algues et les débris d’orage qu’on faisait brûler sur la grève, bon comme tes mains vivantes sur ta guitare, comme mes chants d’Église sans fausse note dans ma cachette, bon comme nos couchers, ivres d’audace sous le soleil. Là ne suffisait-il pas ?

 

Kchuuuuuchsss ! Kchuuuuuchsss ! L’océan qui tempête ne me mate pas, il m’attire, comme une promesse d’éternels plaisirs. Si je pouvais respirer dans l’eau… tu n’oserais pas venir me chercher j’espère… !?

 

Je t’en veux. Rien qu’un peu. Pas beaucoup. Juste assez. J’aurais pu RESTER. T’épauler et t’insuffler ma force de vivre. Toute la sagesse te hantait déjà ? Un brin de faix un brin de faux ! Gaspésien de longs bonheurs ! Je ne savais pas, (pardon), qu’une seule phrase peut pousser à la Fin de la Faim…

 

 

 

 

V

 

Avertissement : on tombe dans l’joual icitte

 

 

 

     Tu t’amènes belle bête. J’ai la tête dans les vagues, je me mouille jusqu’à la moelle. J’ai pas vingt ans encore la première fois que tu m’surprends dans ma cachette. Terrée là, confortable entre deux rocs deux beaux caps bien aiguisés, sculptés par le temps. Par tous les autres siècles et les restes d’ouragans. Je suis muette mais pas sourde et… toi t’arrives. Toi toé twa, comme on voudra, TOI : Joseph-Édouard Cap-aux-Os man ! Celui avec qui le village au grand complet aime rire jusqu’à la crampe, aime chanter du soir jusqu’au matin. Ou du matin jusqu’aux matins.

 

Il est beau ton monde Édouard, Joseph. Ta Gaspésie bleue grise et orange me plaît tellement que j’y r’viens tout l’temps.

Pis, quand j’la quitte, c’est en rêvant d’y revenir enfin encore, en comptant les saisons qui me séparent de ses montagnes et de sa mer si frette.

 

T’arrives toi ! Juillet, lendemain de tempête. Y’a des algues brunes et des poissons morts les yeux ouverts partout sur le sable. Y’a des troncs d’arbres venus du ciel. De la glaise quand je creuse au fond. J’ai les mains grises alors, je me baigne, nue.

 

C’est meilleur nue. C'est bon ce frette et ces coups durs sur mes hanches. J’suis libre et seule et je chante enfin sans micro. Pas de pub, pas de gérant. Pas d’affiches, pas de promo. GrrrRRR ! Yé ! La pâ !!!  La sainte criss tof  de paix. Je hurle presque. Big Deal l’nouveau  disque est parti aux radios. Vieille chipie qui s’fout de la caisse des cennes noéres  je le renie déjà. Mou, pas assez de guit’z ni de bases à mon goût. J’voulais du vrai, pas d’la cacanne en boîte. Pas d’budget pour le rêve. J’ai donc fuis sul pouce avec pas d’fric pis un sac à dos. Vache, j’ai tourné l’dos aux questions idiottes des FM commerciales. La production va finir par me poursuivre, mais pas ici ni maintenant.

 

Pâ ! Saint-Toc de méchante bonne paix. OuFfF ! Une clarinette, du papier au cas où… Moi, J'M'en Fous ! Suis loin. Tellement bien tellement chuis loin de la vile ville.

 

Édouard…Qu’est-ce qui te prends ? Tu vois pas que je m’amuse toute seule. Que j’ai bezoin d’personne moi. Bref tu le sens, Beau Bonhomme de Brume… Tu me veux. Tu t’amènes sur mon morceau de plage.

 

Y’a des choses qui se disent sans parler : Je n’suis pas vierge, milles fois non ! Je suis rêche, sauvage, musique de Foi et charnelle petite bête. Mon corps tatoué t’a pas fait peur, hein !? Toutes ces guerres de territoire sur ma cuisse et mes épaules, toutes ces couleurs, balafres d’adolescente signées sur peau tendre, souvenirs… Taches. Encre indélébile. Signature de la  terrée des ruelles du centre-ville, ça, là, ces monstres figures punks ! Toi curieux poète sculpteur, tu les as mangé. Tu m’as burinée avec ta langue. Là… Dans ta cabane et sous les arbres de Forillon t’as enlevé les squats et les ruelles  de ma bouche avec ta bonne brave bave.

 

 

 

 

VI

 

Bel Oiseau Aigle

 

 

 

     Les yeux étranges, fouillant ma piste, mon territoire secret, plus étrangement assoiffé qu’avant de s’endormir, il voulait parler. Brave Joseph-Édouard… Bel être humain. Toute la sagesse du monde t’irritait déjà ? Je ne savais pas qu’une seule phrase peut pousser à ÇA : le péril volontaire.

 

L’être humain est plein de replis, de vraies cachettes, de lapsus crasses z’é attrapes… De coquilles en concubinage… Le langage n’est pas la chose la plus habillée. Nue, la parole tire sur l’insoutenable lourdeur parfois.

 

Alors, tu as fouillé Joseph. Je n’étais plus en mer ni affalée les quatre pattes en l’air sur le sable. Ta p’tite Sÿrenn de joie, à toi, était à l’Auberge en train de bouffer de la viande de bœuf et des patates. Y’avait du monde à messe comme on dit ! Des slaves, des africains, des filles d’Irlande et, un japonais sans caméra. Y’avait du monde de Québec city pis de Manicouagan aussi. On jasait. Moi aussi. Ils voulaient savoir si j’avais fait ceci et cela. Combien je valais quoi. GRrrR ! Ma bouille est sur la Une depuis une semaine.

Pis après !? Vous souhaitez que je déguerpisse à la rubrique des sports d’hiver ? J’avais horreur des questions, comme maintenant. J’aime la vie. C’est tout ce qui compte. Taisez vos curieuses petites bêtes de cirque qui, assoiffées de notoriété, cherchent à aller vanter qu’ils m’ont causé. La pâ s’ti. Des autographes, il y en a à vendre sur Broadway !!!!   Moi, j’fais pas la file pour l’insipide parade. Des sourires qui dansent en ligne, j’en fais pâ. La Gaspésie n’est-elle pas suffisamment loin !? Va t’y falloir que j’aille crasher l’bout du monde, squatter une montagne d’Europe ou bin un désert du Moyen-Orient, bon sang ?!

 

Toi, tu arrives, tout plein de suaves sourires vers mia moi. J’te le dis. Je ne parles pas mais je te le dis tout ce cela. MMM. Humm. Brave beauté mâle, mon ventre s’affole à toute les fois que je te regarde. Mmm. Je. Mmm. Toi. On se regarde. Je quitte la tablée, j’dis au revoir dans toutes leurs langues et nous sortons, ensemble. Pas par habitude. Parce que c’est tout spontané, irrésistible. On marche jusqu’à ta cabane blanche et rouge. C’est loin. La route est longue. Le village est petit mais le chemin est long.

 

Comme la vie. Longue, impermanente, elle file, elle nous pousse.

 

Je te propose un beau trip de guitz six cordes sur la playa. Ouais tu dis plein sourire. Ouais ! J’t’attends entre les deux caps Baby Buzz, ké ? J’te r’joins ma p’tite Sÿrenn. J’men viens. Faut j’aille au dépanneur m’chercher une douze à boire avant. Ciao.

J’prépare le coin Joz. On va s’chanter la toune du grand Maurice Joncas, tu veux ? Ouais, cool.  T’as-tu finis par l’apprendre par cœur ?

Bof, tu feras le souffleur…

 

 

 

 

 

VII

 

 Facke cé ça.

Moi j’viens, toi, tu débites mon maintenant à tout j’aimais.

 

 

 

Bon. Okay. K.O.  Mon ventre à hiers, puisqu’il le faut. 

L’autre souvenir.  Celui qui dit CIAO ma p’tite Sÿrenn.

Allez, t’é capable.

Ça ne fera pas mal.

On s’en sortira.

 

Ok. Find fine find fine !

 

Ouais… La toune du grand Maurice Joncas. C’est là qu’on était rendus hein ?! Nous l’avons donc chantée. Lui, Joseph, Édouard, avec ses mains sa voix sa gorge, son rire,  sa barbe parfaite pas faite, ses non dires,  sa chevelure… fournie de nous, pleine de nos z’odeurs pas délavées et… puis moi, sa p’tite Sÿrenn de joie, sola furia, méli-alto, avec mes doutes et ma mini foi. Clenches ta clarinette que j’ai pensé, hurle comme ça, en regardant l’amour se terrer centre amer.

 

On grignotait les tempos miette par miette. Malgré l’épée d’DAmoclès que, tous deux, l’on savait au dessus de nos êtres.

Le poignard du terriblement inutile rationnel ! Terre à chair, j’ai laissé là  ma peau sur la grève. Il aura plu milles fois après, que rien ne s’est dézavivé.

 

Ça n’arrive pas tous les jours c’t’affaire d’AAAAAAmmmour.

 

Kchuuuuuchsss ! Kchuuuuuchsss ! L’océan qui tempête ne me mate pas, il m’attire, comme une promesse d’éternels plaisirs. Si je pouvais respirer dans l’eau… tu n’oserais pas venir me chercher j’espère...

 

Bin cé ça. L’Amoclès métal fer, il est entré au fond de nos restes à venir et s’est enffffffffffoncé jusque dans la glotte !!! Bordel. Repassez-moi les journalistes, j’men vas leur conter c’que c’est l’néant APRÈS la vie. Vite.  Micros Radios, ça urge. Qu’après je me taise encore moi l’intime secrète. Prenez les tounes, faites-les jouer, moi là, je fouttt mon camps à Valenciennes. L’europe… Okay. On m’a dit que c’était bon la bouffe làbas.

 

Après la toune de Joncas, c’était la fin, FIN des jouïrs à n’en plus finir. Ouais. Fake cé ça. Moche. Poche. Croche. Notes mortes. GRRrRrr.

 

Sacré mâle. T’étais pas là pour rien sur mon ch’min. Héééé Boy ! Baby luck. T’as voulu faire le voyeuriste, me piquer ma sola solitude, standing d’boutte en cachette. Tu r’rgardais quoi au fait ? Les hanches ou la clarinette ? Quand j’la mouillait, tu me disais : On dirait que c’est à moi que tu fait ÇA. Oui je murmurais dans ma tête. Je me taisais tout l’temps pour les aveux cochons.

 

J’ai tordu le tort ? J’ai failli ? J’ai crashé dans le fossé à cause de ça ?

Ce silence, mon crrr de si lent silence d’urbaine fatiguée t’auras fait peur Joseph, Édouard ?

 

Man……… Je ne sais pas compter les rimes des sourdines.

M’en voudrais-tu encore ?

 

T’as sculpté brave bête. Tu auras buriné tes lettres sur mon cœur frette. T’auras mis presque vingt ans avant que j’arrive dans ta face brune brume. J’étais là. Toute. Toute là, pour une fois. Une FOI. Brave sculpteur de mirages… Je t’ai laissé ma sueur et mon front.

 

Toi pis moi. Toi Joseph l’Édouard tout nu tout cru, avec ta voix mouillée… et moi petite bête de roc cachée qui me défendais comme j’le pouvais… En te baisant.  En te bouffant ton bad trip.

 

 

 


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