si belle soit ta poésie homme TNT
ne puis subir un cri de plus de ta bouche
ce que ton père t'a fait
est vieux de décennies
quitter le fiel que tu déverse sur celles
qui osent aller t'aimer tel quel...
serait une bonne idée de départ
puis, une bonne thérapie
gestion-colère
avant qu'un drame
plus grand que Mature
ne t'enchaîne, ne t'enlise
nan, t'aimer tel quel
n'est point acceptable
3 prises au bâton
tu me connais...
beaucoup j'aime le base-ball
et Out est parfait
après 3 essais à la batte
des hurlements et coups de poings
sur la table de l'hôte ou la tienne
three strikes and it's over
OUT
my living body
oust oust hourra
L'autre soir après le jam, mon amie Erica me témoignait
son cauchemar vécu, son incroyable calvaire de femme
brisée par la violence physique de son premier chum.
Deux ans de temps la pauvre sous ses coups et cris.
Puis, les jours suivants,
de fils d'actualités
en aiguilles à coudre la catalogne
le film percutant nommé ''Transfert''
vu la nuit dernière
et tantôt, ce témoignage bouleversant
racontant l'extrême brutalité que Mister Vent
aura fait subir à Marie-Françoise
l'indifférence inhumaine de la communauté littéraire,
et des médias de tout acabit.
Ma foi, mon feu
quelles braves femmes nous sommes.
Tenons-nous debout
tissons toutes maintenow
des mots pour Marie-Françoise
un contre-poids à l'indigne indifférence
et, si belle soit la poésie
que l'on voit d'abord en tombant
sous le charme d'un homme TNT
il faut la fuir et savoir chaque fois l'éviter
quand elle frappe à nouveau à notre porte
avec un autre nom et un autre visage.
La colère explosiVe aisée
est un indice précieux
l'impatience extrême aussi
l'irritabilité
les cris nés aux petits riens
le jeu du dernier mot vouloir gagner
à tout prix tout le temps
l'insistance des textos
qui n'en finissent plus d'apparaître
même si on dit : silence j'écris, je dors, je vis
coups de fil incessants
les impudiques suivre partout dans la maison
sont également bons indices
qu'il y a dépendance maladive,
potentielle jalousie ne tarderait à venir
nous séparer-isoler des amiEs,
de la famille, des gangs de chums
nous punir souvent de longs silences
armés de regards assassins.
suis victime solide, ayant échappé
à un épouvantable viol
années 1980...
à la sortie d'un squat où un tatoueur me tatoua
en fugue depuis mes 14 ans.
deux gars de 20 ans
moi 15
camionnette Econoline bleue marine
tôle frette et rouillée en arrière
des bouteilles de grosses bières vidées
gun pour l'un, le conducteur
couteau près des narines et sur la gorge
pour l'autre, le passager
tout à tour des heures durant
s'échangeaient et pénétraient
tous mes orifices
ai gagné car je n'avais pas peur
donc pas de cri ou de regards affolés
qui puissent
stimuler suffisamment leur bibittes à verge
mats mous
vits vils croches et poches
mats puants les tempêtes
et le ventre de d'autres femmes
passées passagères avant moi
ai pu regagner l'avant du véhicule
où confiante j'étais entrée
me disant que des jeunes comme moi
nunca ne pourraient me faire mal,
qu'ils me donneraient un lift
jusqu'au 97 Est rue Laurier
où j'habitais alors avec des amis.
ai profité d'une lumière rouge
pour sortir, les jeans au bas des genoux
ai traversé la rue Sherbrooke que je reconnaissais,
pour entrer dans le taxi que venaient de prendre
3 hommes dans la trentaine
ils ont pris soin de moi
m'ont couvée au chaud dans un lit propre
c'était une chambre toute blanche, je me souviens,
lumineuse, sentant bon et frais.
n'ai jamais revu ces anges samaritains
ni pu les remercier. un avait une voix
qui résonne encore, dont le timbre est folklore
yeux bruns, le visage abîmé par des cicatrices d'acné.
si jamais ils se reconnaissent ici,
il me plairais de les remercier
avec du son dans la voix et un bon thé
merci oui, pour votre bienveillance, votre bonté immense
ce réconfort apporté par des Mâles
tout de suite après l'horreur
aura fait la différence, sur le reste de mon parcours
le sais car n'ai jamais cessé
d'aimer les hommes, de les chérir tellement.
pendant 1 an et demi,
aurai imaginé, chaque seconde où je ne dormais pas
et dans mes cauchemars aussi,
les pires façons
de me venger
aucune torture n'était censurée
quand... sous mes bottes d'armée
aux caps d'acier
en ai capturé un : le passager.
ce qui s'est passé est surprenant
une phrase est venue m'habiter :
la Vie s'en chargera.
tant de fois ai regretté
de lui avoir laissé la vie sauve
pas pour ma propre vengeance,
mais par peur
pour mes sœurs
mes nièces
mes filles
mes amies
mes petits-enfants
mes arrières arrières petits-enfants
toutes
symboliquement venues
me faire craindre
le pire pour elles.
3 commentaires:
C'est émouvant Nina ! P-e qu'il n'attaquera plus personne le passager. Fallait aussi penser à toi. Pas juste aux autres. Moi chanceuse, rien ne m'est jamais arrivé et pourtant ça aurait pu !J'étais tellement imprudente à 17 ans. Heureuse de savoir que maintenant tu t'occupes des femmes, ça met un baume sur tes souvenirs , j'en suis sûre. J'ai lu la lettre de Marie-Françoise aussi, c'est épouvantable ce qu'il lui a fait subir et surtout que tous aient protégé l'abuseur, Monsieur Vent lui -même. Et l'autre personne dans une chambre voisine qui ne faisait rien....misère.
Prends bien soin de toi, la vie est courte!
Rainette xxxx
salut Rainette,
ouf, à la lecture de la lettre de Marie-Françoise, j'étais stupéfaite qu'on ait pu ainsi l'ostraciser.
mon feu, la vie est longue même si le temps passe vite = + -
ai eu un retour courriel de Marie-Françoise :-) lui ai répondu par un long poème que je m'affaire à l'instant à publier.
bon mardi Rainette
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