JOURNAL D'ÉMOIS

lundi 8 septembre 2014

Viernes

Estelle Conus

Viernes...

Une coquille renversée flotte 

le dos à l’eau libre

Toi, for intérieur, 

tu penses t’y accrocher 
comme à une bouée de parcours.

Tout le nacre, l’irisé
T’éparpille les pupilles
T’épate la tête d’images

Les vieilles ruines se reconstruisent
Ces babines qui t’ont fait monter les échelles de chaleur
Les odieux de rechanges
Les amants de rasage
Les pachas en rasades
Les phantasmes… où l’arène est le combat
Les victuailles manquantes
L’alcôve, l’autel, l’hôte, le tenancier
Les banquiers de trop, taxant, jaugeant l’artiste
Les vieilles ruelles le matin, l’errance à tâtons.

Six pieds de vers multicolore
Six pieds de pour aime
Sortis se taire
Tombés de l’ancre
Coulés sous paupières

Et voilà le cri
Mi miel mi fiel
Le bord du doute
La question à cinq sens
Le oui dit le où nous
Au fort, à l’intérieur.

La coquille se renverse
Ce n’est donc ni une bouée ni un sauvetage
Ni un plan de rêve à décrets

C’est un mirage au factage insolite
Facteur délivrant du factice à la pelle
Missives ô est-ce ô est-ce

Tu places le muret de munitions
En prévision du Berlin qui tomberait dans ta gorge
Emmurer ton mutisme et bouche cousue.
Un philosophe t’écarte les lèvres
Tu t’agites, souffle vers le poète
Tes derniers souffles de la nuit
Tous ceux des jours interdits.

Tu vois le théâtre de l’enfance 
remettre en scène les racines cachées

Voilà Madeleine, la fille du juge
Sophie et Luis au Carré St-Louis
Qui gaspillent le désir
 

Et ce chien blanc qui mange les maillons de sa chaîne, 
pour aller crever l’écuelle vide, 
la caresse absente.

L’île muette fait fondre un fort et un intérieur.

6 commentaires:

Anonyme a dit...

sublime...

Karo Lego a dit...

tout le texte et particulièrement cette phrase ;Tu vois le théâtre de l’enfance remettre en scène les racines cachées
me touche...

Nina louVe a dit...

une petite momie qui parle ? ah.. bon. (sourire)

Carolinade: je crois que ça aurait plu à mon mathématicien de grand-père itou...

Edouard.k a dit...

Superbe...du souffle et du ciselage en un bel équilibre.

lamber Savi a dit...

la dernière phrase m'enchante quant à moi , et j 'ai le sentiment d'une eau qui n'en finit pas , n'en finit pas nina ... envogue tes départs de nacre et voltige je flotte en surf sur tes crêtes non de coq mais sur les étincelles que font les giclées de tes mots , glad to be back anyway my friend
le paquet a du retard c'est qu'il sera d'autant plus beau , je le relooke en fait , et je fais des pompes pour être en forme pourr mon come back en écoutant ma cops la maline
à bientot la louvain

Nina louVe a dit...

Rimailleur : (sourires)


Lam : J'attends ton paquet, je tâcherai d'aller voir la postière plus souvent.