JOURNAL D'ÉMOIS

mercredi 26 août 2020

Sabots d'heures



Photo par Nina louVe, 2019 

Sabots d'heures
Dédié sororalement à Lubna 

Fallait juste laver les yeux. Il fallait juste un orage. Une grosse pluie et du tonnerre. 
Des éclairs, un déluge pour se rincer de ce désir. 
Laisse-moi juste terminer cette censure, à laquelle je m'échine avait dit Sara à son chien, qui ne cessait de vouloir jouer. 

Les monstres saboteurs sont les pires ennemis des muses, mais ils sont vrais. Ils arrivent par centaines faire des trous de mémoire et du charabia de temps en temps, et souvent placides et dangereux ils dorment sous les lits des adultes mal assoupis. Ce sont des montres qui viennent sacrer et maudire. Diantre! que je les connais. Je pourrais épeler le prénom de chacun avec une calligraphie de taverne écrire un à un leur NON ... noms burinés sur un mur mûrs pour un graff.  

Ces heurts sabots d'heures viennent jouer dans les culottes y retirer tout désir plausible. Peler leurs nombre Épeler leurs prénoms ancre rouille encre noire des desseins de runes de cavernes 
ON SAIT TOUS reconnaître les effluves de leur maudite haleine,  à 2 mètres comme à dix. 

Ils étaient mille à mes dix ans, 
cent à mes vingt ans, 
trente trois quatre cent fendus en quatre à mes trente ans. 
 Là ? Il n'en reste que dix ou douze. 

Mais ils sont dangereux. Très ! Les plus gentils auront péri au combat de la louVe. Ceux qui restent sont les tyrans impitoyables Et même si on s'en méfient, ils entrent dans tous les pores de notre peau, dévisagent sans vergogne notre âme. Ils sont forts ! Ils attrapent les luettes et les triturent en tonitruant un vacarme de silence, mettent à quia une - p a r - une les poésies et les musiques. 

Comprendre qu'ils sont encore plus terribles que les petites peurs de l'enfant qui craint l'obscurité. ils sont plus noirs qu'Orphée qui se retourne pour regarder sa douce et qui en meurt. 


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