photo Nina louVe
Quai des Artistes- Murale-Montréal septembre 2020
Au lit à 19 heures hier. Se lever à l’aurore oblige
certainement à cette discipline, si discipline est, car suis tout simplement
appelée irrésistiblement dans les bras de Morphée avant 20 heures. Et vers
trois ou quatre heures, écrire, méditer, m’étirer, respirer, sourire à la joie
que j’ai d’être aimée, vivante, pleine d’appétit pour l’émerveillement, capable
aussi de m’offenser, me rebeller.
Toujours est-il que la nuit dernière, ai fait d’étranges
rêves que je croyais vrais. Quelle déception à mon réveil de constater que non,
n’aurai pas fait cette série de photos pieds et mains sur l’ombre de la petite
lampe rouge et de ce grand lampadaire jaune qui fait office de lune, ici dans l’alcôve
depuis 26 ans. Rien que des souvenirs,
ah bon. Ça me paraissait si réel, que la première chose que j’ai faite au
réveil a été de checker ma caméra.
Alors qu’enfant le monde onirique était aussi récurrent et puissant
que celui du réel, maintenant, c’est très rare que je me souvienne de mes rêves.
Il est possible, en analysant la chronologie, que tout se soit arrêté après le
suicide d’Ève, une grande amie. Bang ! Quatre ans sans écrire une phrase, sans
un dessin, sans un destin, dessein, note de musique, fusain ou pinceau. Même
lire me donnait mal au cœur. Aller au cinéma m’ennuyais. Une époque passée à me
gazer à petite doses de remords, culpabilité, tristesse, quatre si longues
années à digérer l’orgueil monstre de ne pas avoir rappelé Ève après une
stupide dispute.
Heureusement il y avait le backgammon, ma famille, mon mari,
les amiEs; dont une en particulier, M.O, qui n’a jamais cessé de s’enquérir de
mes nouvelles créations.
Répéter ici un bout d’un texte
écrit il y a quelques années :
Les suicides et ceux qui continuent à
vivre, après.
Noyade. Incendie.
Deux mots synonymes pour ceux qui restent.
././Entrer dans la noyade././,
sortir de l'incendie././
-.-entrer dans l'incendie.-.-
-.-.avaler la noyade.-.-
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