Photo Nina louVe
Iker au lac caché, 2023
À 15 ans suis arrivée quelques années d’avance au Cégep, celui de St-Laurent pour commencer où une Thérèse de prof m’avait fait découvrir Cocteau, magie! Qu’elle me pardonne d’avoir oublié son nom, si elle vit encore, car elle fumait comme une cheminée, en classe dans ce temps-là.
C’était l’fun ce Cégep, mais c’était loin de St-Dominique/Mt-Royal.
Me souviens d’une manif où le célèbre animateur radio qui m’avait interviewée, avait -au montage- trafiqué pour me faire paraître comme une étudiante faisant la grève ‘’parce qu’il faisait beau’’. Heille lui, c’est volontairement que son nom et prénom sont oubliés. Diantre! Moi qui commençais à peine à prendre parole, à discuter avec mes pairs. Bedang! Back to science of silence.
Mes collègues étudiants m’avaient jetée au pilori. La honte twa chose. C’était décidé, au Vieux je me tairais, comme je savais si bien le faire depuis 1977, disons depuis mes 8 ans, année de mon accident.
Mais, était-ce ‘’mon’’ accident, pas plutôt celui du chauffard ivre qui roulait à 100 km/h dans une zone de 50 km/h ce fatidique 6 octobre ?
Au Cégep du Vieux Montréal c’est Alexandre Lazarides et André Morf qui m’ont marquée. André habite tout près de chez moi, je le salue le matin quand je marche avec Chichou sur le bord de l’eau. Merci la Vie.
Au Vieux, pas été capable de me taire jusqu’à la fin. Me suis retrouvée finaliste du Cégeps en Spectacle avec ‘’Serena’’, une jolie petite pièce de théâtre que j’ai écrit et joué qui raconte l’histoire d’une femme collectionnée par son puissant et très riche mari contrôlant. Après, dans les couloirs tout le monde me parlait, m’arrêtait, me confiait à quel point ça les avait touché.
Oh mon feu! Vite, j’ai compris que je n’aimais pas ce nouveau statut de vedette, que ça me rendait parfaitement inconfortable.
Je suis partie en Gaspésie chérie, n’ai jamais finit mon DEC en Lettres. Mais comme j’ai aimé que mon père assis dans la salle au Tritorium pleure de joie devant ‘’Serena’’, lui, qui toute sa vie m’avait et me cache encore de ses 4 enfants légitimes. Des Lapierre introuvables que j’ai un tantinet cherché.
Eh oui, je suis une belle petit bâtarde but not a bastard! Née en ‘68 d’une mère lesbienne qui avait eu un petit flirt avec son technicien de son à Radio-Canada.
Le confort avec les mots est venu très tard, et ce mutisme auto-géré qui dura des années, aura été très bénéfique pour la petite écrivaine de 10 ans. Car se taire c’est observer, attendre avec patience, explorer avec minutie. Ainsi se développent exponentiellement le sens du toucher, de l’ouïe, de l’odorat, du goûter. Force foi fougue! Maintenow, I excel in the art of shining in the shadow of glamour.
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